Thursday, February 16, 2006

Psssst !

La Patagonie n'a pas de frontières, mais pour faire pratique le Chili a sa page : Tribulations... chiliennes !

La Vie est belle / ! Que hermosa la Vida !


Lecteur excuse mon impudeur, c'est pour te parler du bonheur !

Apres 5 mois de voyage le dépaysement atteint des couches plus profondes. Bonheur à fleur de peau, mécanique déclenchée au moindre choc. C'est sûr, un bain de paysages, ça aide !

Prend tes lacs rouge, turquoise, bleu, bleu ciel, roi, marine, profond ; mange ton désert de sel, ton souffre, ton arsenic et ta poussière ; prend ton cactus ! ton océan ; prend tes steppes, ton vent, ton chaud-froid, ta crève ; prend ton temps ; prend le soleil ; ta tourbe, ton ombre, son fruit à l'arbre ; prend des couleurs, des nuages ; sous-bois et broussailles ; prend tes montagnes.

Il y a d'autres changements. Par exemple, les temps de marche font bien ressortir l'importance de la nourriture et de l'eau. La gratitude pour cette gorgée d'eau ! L'hygiène à préserver, la nôtre, celle des fringues, du matos, dans des conditions chaque fois différentes. Et d'autres séries de gestes sans appuyer sur le bouton. Souplesse !

Souplesse aussi de notre rythme. On se préserve des dates. Merci, puisque vous le comprenez ! Mais comment dire ? C'est comme si nous portions notre propre temps. Et quand les lieux que nous traversons s'y prêtent ... avec ce conbustible ! ... feu de poésie !

Bonheur et insouciance de la jeunesse ! Oui, nous sommes insouciants et responsables ! Petites responsabilités, comme parler à quelqu'un en le regardant dans les yeux, nettoyer l'évier, je ne sais pas moi, choisir l'itinéraire, répondre aux mails, être au rendez-vous, faire ce qu'on dit. Petites responsabilités assumées tranquillement, au jour le jour. Bonheur. Hé, c'est d'être heureux, aussi, qu'on est responsables !

On traverse des coins où la vie est plus précaire. On apprend à se contenter de peu, même pour se faire plaisir... et pour voyager léger. Qu'est ce qui est nécessaire ? C'est sur ça qu'on travaille. Sûr que ça nous travaille, en retour. Choix pas ascétiques du tout, je vous rassure, on est très loin de la difficulté, mais on apprend certaines choses... on se sent un peu ... affinés.

Quoi d'autre ? Les autres !
La communication, les sourires, les échanges dans d'autres langues. Parfois même ce truc rare : des inconnus qui se font confiance. Alors, culpabilité, égoïsme, méfiance, ombres mesquines, vous êtes balayées des rapports humains !

On se sent profondément reconnaissants envers ceux qui nous ont permis ce voyage. On vous doit tout ça ! Ce petit texte pour le plaisir d'écrire est aussi une tentative de vous le rendre un peu, ce bonheur !

Merci !